F comme Feng Shui
 Cette science millénaire, originaire de Chine, a déferlé sur nos contrées fin des années 90, répondant à la quête d’une meilleure qualité de vie.
Aujourd’hui, cette technique s’occidentalise pour répondre à nos besoins spécifiques.
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Pour rappel, le Feng Shui – littéralement « Vent & Eau » (ou se protéger du vent, et profiter de l’eau) – est né il y a quelques 5000 ans en Chine. Il est aussi appelé « l’acupuncture des maisons », le but étant d’y faire circuler l’énergie universelle, source de toute vie (Chi ou Qi) dans laquelle nous baignons et qui nous irrigue. Cette énergie imprègne toute chose, même les objets, et circule notamment dans les pièces de la maison, mais pénètre aussi chaque particule.
Selon le Feng Shui, si elle est bloquée par un mauvais agencement, une inadéquation de la décoration avec l’environnement, une combinaison erronée de couleurs ou des formes d’objets peu adaptées, il y a déséquilibre. Et cela peut se répercuter sur les êtres vivants qui habitent le lieu et le fréquentent. Par certaines modifications (rajouter ou enlever des objets, changer des meubles de place,…), on va tenter de détourner et dissoudre les courants d’énergie néfastes. Et, ainsi, revenir au principe d’harmonie universelle.
Psycho-décoration
Le nouveau Feng Shui
Et si le Feng Shui n’était autre qu’une opportunité de se connaître mieux ? Et, en transformant l’aménagement de l’habitation, notre corps ultime, de répercuter sur la vie intérieure les changements extérieurs ? Partant de ce principe, Alexandra Viragh a occidentalisé le Feng Shui et l’a débarrassé de toute superstition, pour n’en garder que les lignes de force et la sagesse symbolique, tout en l’adaptant au monde moderne. Créatrice de l’Académie de Feng Shui Occidental, elle est l’auteur du best-seller des livres de Feng Shui francophones. Au fil de sa pratique, elle s’est plus spécifiquement penchée sur les rapports inconscients entre psychisme et décoration de l’habitation.
« Avec le Feng Shui occidental, précise Alexandra Viragh, nous ne faisons pas du ‘chinois’, nous y intégrons l’Occident. Mais avant ça, il fallait en comprendre l’essence. C’est-à -dire, ce qui se cache derrière les éléments prônés par le Feng Shui ; ce que tel ou tel symbole cherche à communiquer, en partant des croyances chinoises, différentes des nôtres, et transposer à notre univers symbolique. Je m’explique. Prenez le dragon : sa signification est différente en Chine et en Occident. Chez nous, il représente les forces obscures, souterraines. Le placer chez soi, vu le substrat de notre culture, ne va pas produire le même effet qu’en Chine, où il est prôné pour renforcer l’affirmation de soi et activer la carrière. Chez nous, il vaudra mieux symboliser cette force intérieure avec, par exemple, un paysage représentant une montagne enneigée ou la visualisation d’un objectif à atteindre. Ce qui est important, c’est la relation « psycho-décorative » (qui n’existe pas à proprement parler dans le Feng Shui traditionnel) : nous créons une cartographie de notre inconscient dans la maison.
Autrement dit, nous projetons notre structure psychique sous forme décorative sur nos murs. Il existe un renforcement dans l’inconscient des symboliques dont on s’entoure, et ça va activer leur matérialisation dans la vie réelle. Ce lien psychique avec la symbolique est très puissant ! » Autre élément important du Feng Shui Occidental, c’est l’intégration esthétique dans la décoration. Selon notre spécialiste, un bon Feng Shui ne se voit pas. L’impact n’en sera que plus important sur l’inconscient. « Pour ça, on va utiliser des symboles non ésotériques, explique-t-elle. On regarde ce qu’on a dans la maison et on va réorganiser cette symbolique. Vous ne voulez pas vous séparer du tableau de votre grand-mère – synonyme de tranquillité, de statique ? Alors, il ne sera pas à sa place en zone carrière ; on le placera plutôt en zone héritage. L’important, c’est de voir la représentation qui se cache derrière l’objet et de réfléchir où le placer. »
Carine Anselme
À lire Â
Feng Shui, Force d’harmonie. Alexandre Viragh & Bruno Colet, éd. Open Way
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