jeudi 19 septembre 2024

W comme Watsu

Comme un poisson dans l’eau…

Imaginez une danse aquatique… Vous flottez comme une algue en apesanteur dans une eau délicieusement chaude, soutenu(e) à la tête et au bassin.  Naît une chorégraphie harmonieuse, entre mouvements fluides, balancements amples et respiration profonde. Sentez comme vous êtes détendu(e)… C’est l’effet watsu !

 L’eau vous a vu naître, elle peut vous voir renaître… Le Watsu – contraction entre « water » et « shiatsu » – est une technique imaginée par Harold Dull, dans les sources d’eau chaude de Californie. Une approche corporelle holistique qui fait de plus en plus parler d’elle, tant elle libère et apaise. S’immerger dans une eau chauffée entre 32 ° et 35 °C (de préférence dans une piscine privée, spécialement destinée à ce genre de travail) et se laisser porter par le thérapeute permet un retour aux sources, au bien-être originel. Une rencontre avec soi, avec l’autre et bien sûr avec l’eau. Ce travail intègre techniques de massage, Shiatsu, étirements musculaires (facilités grâce à la baisse de tonus due à l’eau chaude), danse et travail sur la respiration.

Une relaxation en profondeur, mais qui va au-delà du seul bénéfice détente. La mise en présence de deux personnes, aux mouvements modelés par la dynamique fluidique de l’eau, initie un lâcher prise puissant – pas toujours évident. Celui qui porte entraîne dans une valse aquatique intime celui qui accepte de se laisser porter. Le Watsu agit sur le corps physique, mais également sur le corps émotionnel et énergétique. Une sorte de « rebirth » qui laisse parfois remonter des émotions à la surface…

Libération aquatique
Grrrrrr ! Y’a des jours comme ça… Malgré toutes les précautions prises, je suis « dramatiquement » en retard. Insupportable pour la ponctuelle chronique que je suis ! Imaginez mon état en entrant dans la piscine… C’est Catherine Parez-Delange, haptonome formée au Watsu et au Wata (un watsu subaquatique, créé par la Suissesse Arjana Claudia Brunschwiler), qui m’accompagne dans cette danse avec l’eau. Lui dire ou pas que j’ai peur de cet élément, en tout cas d’être submergée ? Je choisis de ne pas le lui signaler. Sinon, c’est de nouveau s’enfermer dans un schéma qu’on croit indécrottable. Tout en douceur, elle m’invite à entrer dans l’eau en pleine conscience (pour l’instant, c’est en plein stress !).

Une douce chaleur m’enveloppe. Nous vérifions ma « flottaison ». Tandis que Catherine explique ce que nous allons faire, je me pose le dos contre le bord de la piscine, les pieds bien ancrés dans la terre. Je respire. Au bout de quelques minutes, je me sens prête et je m’accroche à elle. Notre ballet peut commencer. Au départ, tensions obligent, je me sens raide comme une planche ! Difficile de lâcher prise et de faire confiance… Nous sommes dans une société où le toucher est encore souvent tabou. Je garde le contrôle quelques instants. Instants cacophoniques, si j’ose dire. Mon corps résiste et ne bouge pas en harmonie avec les mouvements de la thérapeute. Je me sens gauche et lourde.

Puis, je sens intimement quelque chose qui lâche au plus profond de moi-même. Mon corps se délie, se détend et respire. La pesanteur me quitte. Je me sens légère, fluide et incroyablement détendue. Soucis, tensions, stress ; bientôt, il n’y a plus rien, si ce n’est les mouvements amples de notre chorégraphie aquatique, rythmés par nos respirations respectives, tout en profondeur. Le chant des oiseaux m’apparaît à la fois lointain et plein de relief. En tout cas, incroyablement présent, comme s’ils étaient en stéréophonie. Je me sens une algue, un dauphin, une vague… Étirements, mobilisations, balancements et pression sur certains points des méridiens, le travail est intense, mais se fait tout en douceur.

Combien de temps cela a duré ? Je ne sais pas. Envolé le stress ! Ce retard avait donc bien une raison d’être, constatais-je avec ironie… Il m’a permis – moi qui suis plutôt calme d’ordinaire – de tester vraiment les bienfaits du Watsu !

Watsu for what ?
Cette technique a de nombreux effets :

  • Libération des tensions.
  • Réharmonisation des énergies vitales.
  • « Apprivoisement » de l’eau.
  • Plus grande fluidité et élasticité du corps/esprit.
  • Apaisement de certaines douleurs musculaires et articulaires (Catherine Parez-Delange me signale qu’elle reçoit plusieurs personnes atteintes de fibromyalgie).
  • Relaxation profonde et expérience méditative.
  • Affinement des qualités de perception.
  • Meilleure appréhension du schéma corporel.
  • Plaisir de la rencontre avec soi, avec l’autre et avec l’eau.

Carine Anselme

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