jeudi 03 octobre 2024

Comment POSITIVER le meilleur de nous mêmes?

Le bonheur…si je veux ! En s’attachant à étudier et développer nos potentiels, plutôt que de s’attarder sur nos problématiques, la psychologie positive nous met en mouvement et nous engage à être acteur de notre épanouissement. Cette « science du bonheur » est un art de (mieux) vivre, avec soi et avec les autres.

Les récentes découvertes des neurosciences le prouvent : une attitude optimiste face à la vie est bonne pour la santé, physique et psychique. S’il est possible d’entraîner cette aptitude à voir le verre à moitié plein, cela n’a rien d’une baguette magique. Positiver, c’est prendre son destin en main…mais avec les pieds sur terre.


La santé au positif

« De plus en plus de thérapeutes en sont convaincus: une attitude optimiste face à la vie est le médicament le plus puissant et le moins coûteux. En soi, les événements sont neutres. C’est nous qui leur attribuons un sens et, quoiqu’on en pense, nous avons toujours le choix entre l’idée d’un verre à moitié plein et celle d’un verre à moitié vide. Notre interprétation de la réalité influence ce que nous ressentons. Et ce que nous ressentons conditionne notre réalité », explique le psychothérapeute Thierry Janssen, auteur de La solution intérieure .

Au niveau organique, les émotions négatives relèvent du cerveau droit et du système archaïque de survie remontant à nos plus lointains ancêtres, évoluant en milieu hostile. Elles activent le système sympathique produisant l’adrénaline, responsable du stress. Alors que relativiser les événements et positiver stimule le cortex préfrontal gauche. Soit le cerveau logique, qui permet de rationaliser les choses, tout en déclenchant une cascade de réactions corporelles : activation du système nerveux parasympathique (système du relâchement, donc du calme), stimulation du système immunitaire et des mécanismes réparateurs du corps.

De la sagesse antique aux sciences contemporaines

Dans une société qui a besoin de tangible, la psychologie positive, en plein développement depuis une dizaine d’années vient démontrer par ses recherches ce que les philosophes et les sages nous enseignent depuis l’Antiquité. À savoir qu’un individu heureux et accompli est un être en chemin, engagé, relié aux autres et qui a développé le sens de sa vie. « Affirmer que dire merci nous fait du bien ne suffit pas, maintenant cela a été confirmé scientifiquement », souligne Jacques Lecomte, Docteur en psychologie et Président de l’Association française et francophone de psychologie positive.

Au-delà de l’aspect recherche, c’est un outil d’action. « La psychologie positive n’est pas la méthode Coué, elle est très active, puisqu’elle met en avant la prise de conscience et la responsabilisation de l’individu. » Donc l’engagement : personnel, relationnel, social ou encore environnemental. Elle est éminemment d’actualité, face aux défis de notre époque !

Que la force soit avec toi !

Pour autant, la psychologie positive ne consiste pas à percevoir le monde au travers de lunettes roses, ni à instaurer un « devoir de bonheur ». Bien perçue et utilement mise à profit, elle exalte nos forces intérieures ; ce qui est vivant en nous et qui nous permet de traverser les difficultés de l’existence. Enfin, elle nous enseigne que le bonheur n’est pas un but en soi, mais un chemin à parcourir en ouvrant grand les yeux sur l’instant présent.

4 exercices de « bonheur »

Comme régulièrement on fait des pompes le matin, ou on s’étire sur son tapis de yoga, le bonheur s’acquiert en … en le cultivant, jour après jour….essayer ces petits exercices c’est déjà être … sur le bon chemin !

  • Le journal de gratitude. Remercier autrui nous rend objectivement heureux. Partant de là, des chercheurs suggèrent de lister jusqu’à cinq choses qui se sont produites, pour lesquelles on éprouve de la gratitude. Cette pratique, qui peut être régulière, augmente le bien-être physique et psychique. On peut aussi tenir un « carnet du bonheur » qui recense, jour après jour, les bonnes nouvelles, belles rencontres et clins d’œil de la vie. Ces pratiques nous mettent en alerte, aiguisent la réceptivité au positif et contribuent à l’optimisme.
  • La méditation de la gentillesse (Kindness meditation). Méditer en envoyant le maximum de pensées positives à ses proches, puis à un réseau plus large et enfin au monde, aurait un effet avéré sur le bien-être et le sens de la vie.
  • La biographie positive. Écrire son « anti-journal » est un exercice puissant. Concrètement, épingler et prendre appui sur les principales épreuves du parcours personnel (échecs, ruptures, deuils, maladies, licenciements, etc.). Et rédiger une biographie en positivant ces moments-charnières : qu’ont-ils apporté a posteriori, qu’ont-ils mis en lumière (soutien de proches, aide inattendue, force intérieure…), qu’ont-ils changé, qu’ont-ils ouvert comme portes?… Voir le rebond dans l’épreuve peut aider à traverser plus sereinement les aléas de l’existence.
  • L’autolouange. Issue de la tradition africaine, l’autolouange est une pédagogie positive utilisée auprès d’élèves en difficulté, mais aussi en coaching et développement personnel. Cette école de confiance en soi permet une réécriture de son histoire. « C’est se tenir debout devant la vie », résume Marie Milis auteur de Souviens-toi de ta noblesse. La pratique de l’autolouange ou l’accouchement du cœur. Le principe de base est…l’exagération ! Il s’agit de dresser son autoportrait en disant des choses vraies, mais en les amplifiant : si l’on est juste un peu courageux, dans l’autolouange on devient le lion vaillant qui défie les obstacles.

4 clés pour positiver

Un peu comme on respire, on pourrait enclencher un processus quasi naturel de pensées positives, qui balaierait sur son passage tout ce qui nous blesse, nous fait souffrir, nous attriste. Car s’il est utile de voir ce qui va mal, de ne rien occulter, il est encore plus utile de faire «  quelque chose » de ce mal-être, de le transformer. Alors au trousseau de la vie heureuse, accrocher ces 4 clés comportementales est une belle manière de se donner les moyens… d’aller bien !

  • Se poser au présent. C’est ici et maintenant que ça se passe. Pour anticiper en noir et regretter le passé en gris souris, nous sommes doués…donc trop (pré)occupés pour positiver. Or, le pouvoir de pensée et d’action se trouve dans le moment présent. S’efforcer (oui, cela exige un effort) d’y revenir sans cesse.
  • Réveiller l’enfant en soi. Après un long formatage au pessimisme, on ne troque pas ses lunettes noires contre des roses d’un coup de baguette magique. Commencer par de petites choses: tel un enfant s’émerveiller des clins d’œil du quotidien, sans se dire qu’on va forcément le payer cash le lendemain. Noter sur des post-it les premières cerises, la réponse positive à une demande, la place de parking au pied qui se présente au bon momen.. et les mettre en évidence, sur l’écran d’ordinateur, le miroir de la salle de bain…. Peu à peu, on capte le bright side of life.

  • Adopter la vision grand angle. En cas de crise, le nez est vissé au guidon et empêtré dans les détails. Or, se décaler et se calmer pour adopter un autre point de vue, plus large, sur la situation permet de la considérer dans son ensemble et de voir les opportunités. Non, TOUT n’est pas foutu parce que le diner est raté, le rendez-vous ma passé, la lettre pas partie, le dossier pas réglé, la maison pas rangée, les vacances annulées….

  • Chasser les nuages. Les pensées négatives font taches d’huile : elles bouchent le ciel et masquent le positif. S’il est impossible d’éviter les nuages (positiver ne veut surtout pas dire planer), on peut apprendre à ne pas s’y accrocher. Plus on met ça en pratique, plus l’anticyclone devient large et persistant…

Carine Anselme

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